Otello se produit à L'Opéra Bastille !

Adapté de la pièce de Shakespeare sur un livret d’Arrigo Boito, Otello est l’avant-dernier opéra de Verdi et assurément l’une de ses plus belles partitions. Créée en 1887 à la Scala de Milan, l’œuvre retrace le destin tragique d’un couple brisé par le doute.

Chef de guerre au service de Venise, Otello débarque triomphalement à Chypre après sa victoire sur les Turcs et retrouve sa jeune épouse Desdémone. Déstabilisé par les confidences mensongères de Iago, son second, Otello soupçonne injustement sa bien-aimée d’infidélité. Rongé par le doute et la jalousie, il la tue. Apprenant trop tard les machinations de Iago, il se suicide sur le cadavre de l’infortunée Desdémone.

Dès le lever de rideau, c’est une véritable déflagration visuelle, un déchaînement orchestral et choral grandiose et terrifiant. Les clameurs de la foule amassée sur les quais submergent le spectateur médusé. Ce tumulte préfigure ce que vivront les différents protagonistes tout au long de l’œuvre: folie des passions, aveuglement des haines, ravages de la jalousie, venin de la vengeance. Mais aussi, précédant l’amoncellement des nuages, plénitude de l’amour entre Desdémonde et Otello.

Pour magnifier ce chef d’œuvre, il fallait une distribution hors pair. Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak (sa compagne à la ville) campent de magnifiques Otello et Desdémone. Les deux chanteurs alterneront avec Aleksandrs Antonenko et Hibla Gerzmava. Ils sont accompagnés de George Gagnidze (Iago) et Frédéric Antoun (Cassio).

Il fallait enfin une parfaite alchimie entre la mise en scène sobre et stylée d’Andrei Serban, la direction de l’orchestre et des chœurs ample et énergique de Bertrand de Billy et José Luis Basso, les élégants décors et costumes de Peter Pabst et Graciela Galan…Et c’est le cas.

Décidément, bien des raisons pour courir à l’Opéra Bastille !